L’instauration du prélèvement à la source vient de nous distraire avec ses derniers atermoiements. Ce spectacle ne doit pas masquer l’essentiel : il s’agit d’une réforme de la collecte de l’impôt, pas de son calcul. A partir de 2020, nous retrouverons les règles fiscales que nous connaissons actuellement.

2018 et 2019, par contre, vont connaître l’application de règles nouvelles, exceptionnelles et transitoires. Les comprendre, d’abord, et les bien combiner, ensuite, ne pourra relever de l’intuition.

D’autant plus que le BOFIP les détaillant n’a été publié qu’en août. N’est-ce pas un peu déloyal de préciser aussi tard les règles applicables à la seule année 2018 ?

Le contribuable ne dispose que de 4 mois pour élaborer sa stratégie 2018-2019. C’est court, surtout quand les 150 pages de BOFIP de l’été n’ont pas encore été digérées, voire même ouvertes.

En synthèse, les choix gagnants se situent en 2018, quand les décisions malheureuses sont concentrées sur 2019. Les points principaux d’attention sont les suivants.

Choix gagnants 2018 :

  • Saisir le « revenu blanc » : c’est le revenu 2018 annulé par le CIMR (crédit d’impôt) 2019, donc non imposable.
  • Maximiser le « revenu gris » : celui qui sera imposé, certes, mais au taux moyen, pas au taux marginal.
  • Privilégier les charges qui seront déductibles pour plus de 100 % de la dépense consentie.

Décisions malheureuses 2019 :

  • Consentir des charges qui seront déductibles pour moins de 100 % de la dépense consentie.
  • Augmenter la rémunération pour récupérer du crédit d’impôt (CIMR) au titre de 2018.

Rarement la différence entre les stratégies efficientes et les combinaisons malheureuses n’aura valu aussi cher. A nos calculettes !